ÉTRANGER

ÉTRANGER : Au sens de l'Ordonnance de 1945 est considéré comme étranger tout individu, installé en France, qui n'a pas la nationalité française. Selon G. Noiriel la notion d’étranger fait son entrée à partir de la Révolution de 1789, laquelle en supprimant les privilèges de l’ancien régime va fonder une communauté nationale avec une constitution et un droit uniques et notamment en 1791 par la proclamation de la République française Une et indivisible. La nationalité sera désormais le critère qui distinguera l’étranger. Comme l’écrit S. Bouamama «L’histoire de la nationalité française devient aussi celle de ses exclusions», et à son tour de citer Ch. Bruschi pour qui «la nationalité ne peut être saisie seulement en fonction de ceux qui en bénéficient, elle doit l’être aussi en fonction de ceux qui n’en bénéficient pas et restent étrangers» (cf. La citoyenneté dans tous ses Etats). C'est vers 1851, lors d'un recensement, qu'apparaît pour la première fois la notion de non-français. Alors même que des millions d'Européens émigrent vers d'autres contrées, au même moment la France elle devient au contraire une terre d'immigration. Les étrangers qui sont au nombre de 300 000 en 1851 (notamment des Belges, des Italiens et des Allemands et des Autrichiens), passent à plus de 1 million en 1911 et 3 millions en 1936. La colonisation va à son tour accentuer le phénomène. Le mot étranger apparaît semble-t-il pour la 1er fois dans le Littré en 1876 et deux ans plus tard dans le dictionnaire des sciences médicales en 1878 (Cl. Liauzu Race et civilisation).

Le contenu de ce blog a pour source le livre « L’immigration de A à Z » de Mohsen Dridi. Une publication 2007 de la FTCR. Vous pouvez vous procurer le livre (440 pages - Prix 5 € + envoie) au 23 rue du Maroc –75019 Paris. Tél : 01 40 34 18 15 – Fax : 01 40 34 18 15 -contact@citoyensdesdeuxrives.eu