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TROISIÈME MARCHE : Mobilisation 1985. Ou encore Marche pour les droits civiques. Cette Marche a démarré de Bordeaux le 18 octobre pour arriver à Paris le 30 novembre 1985. France Plus, une des associations à l'origine de cette initiative (avec Radio Beur et certains membres du Collectif jeunes) va chercher, de manière maladroite et avec un esprit hégémonique, à imprimer un contenu particulier à l’animation de la 3ème Marche en 1985 (en effet pour France Plus cette marche avait pour intitulé et pour objectif Marche pour l'inscription des jeunes français d'origine maghrébine sur les listes électorales). Les stratégies fondamentalement divergentes entre France Plus et le reste des associations (notamment le collectif jeunes, le CAIF, la FASTI) a fait que France Plus a pratiquement été bouté hors de l’initiative par les marcheurs eux-mêmes. Les initiateurs de cette Marche insistaient beaucoup sur le fait que cette Marche était la 3ème du genre afin de marquer l'affiliation aux deux précédentes Marches celle de 1983 et Convergence 84. À l'arrivée de la 3ème Marche une manifestation sera organisée en partant de Barbès, quartier populaire réputé dans le 18ème arrondissement de Paris. Certains on même qualifié cette Marche Divergence 85 en référence à Convergence-84. (voir Dix ans de Marches des Beurs Saïd Bouamama). Cette même année, en effet, a vu se dérouler quasiment à la même période une seconde marche organisée par Sos-Racisme (il s’agissait de deux groupes - appelés caravanes - de rouleurs sur cyclomoteurs partis l’un de Bordeaux l’autre d’Avignon et dont les itinéraires formeront le sigle SOS). L’existence de ces deux initiatives a crée un grand désarroi des mouvements de solidarité et d’accueil dans les villes qui avaient à choisir entre l’une ou l’autre marche. Cette marche, au contraire de celle de Sos-Racisme a subi un véritable ostracisme médiatique, voire même une opération de désinformation au cours de la dernière semaine de novembre. En effet n’est ce pas le quotidien le Matin qui, à quelques jours de l’arrivée de la marche à Paris, annonçait que les deux initiatives avaient décidé de s’unir pour arriver ensemble le... 7 décembre comme par hasard la date d'arrivée des rouleurs de Sos-Racisme. Bien sur et comme d’ordinaire avant chaque initiative importante une plate-forme ou une charte avait bien évidemment été rédigé pour donner un contenu et des objectifs à la 3ème Marche. Mais c’est au cours du déroulement de la Marche et lors des rencontres et des débats – et parfois des polémiques - dans les différentes étapes que vont se formaliser et se préciser les principales idées et revendications de la 3ème Marche. Des revendications que l’on pourrait résumer et regrouper autour des deux axes suivants : d’une part la revendication de «l’autonomie du mouvement associatif issu de l’immigration avec l’affirmation forte d’une réappropriation de la mémoire» et d’autre part l’émergence de l’idée qu’il faut, par delà la revendication du droit de vote des immigrés et l’inscription sur les listes électorales, «l’exigence d’une citoyenneté renouvelée en profondeur». Cette dernière idée donnera naissance quelques années plus tard au concept de nouvelle citoyenneté et à la dynamique des Etats Généraux de l’Immigration (EGI) en 1988 (d’ailleurs l’appel à l’organisation d’états généraux était clairement exprimé dans le discours final de la 3ème Marche). Voir aussi 30, 162, 423, 424, 520

 

Le contenu de ce blog a pour source le livre « L’immigration de A à Z » de Mohsen Dridi. Une publication 2007 de la FTCR. Vous pouvez vous procurer le livre (440 pages - Prix 5 € + envoie) au 23 rue du Maroc –75019 Paris. Tél : 01 40 34 18 15 – Fax : 01 40 34 18 15 -contact@citoyensdesdeuxrives.eu

Tag(s) : #mobilisations
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